Dordogne, Haute-Vienne, envoyé spécial.
Le «terrain», Lionel Jospin le met en scène, le rencontre, l'écoute" et le dispute à Jacques Chirac. Tandis que le président de la République continue d'égrener la litanie des voeux, le Premier ministre a profité de son après-midi d'hier pour faire un court déplacement en Dordogne puis en Haute-Vienne, deux des départements les plus touchés par la double tempête d'il y a dix jours. Conformément à la consigne qu'il a donnée à ses ministres, il s'agit de quadriller l'Hexagone pour ne pas céder au chef de l'Etat le monopole de la compassion.
Dans cette bataille d'images, Jospin a un atout: il dispose des leviers de commande" et des cordons de la bourse. La visite d'une exploitation agricole, dans le village de Sceau-Saint-Angel (Dordogne), lui a ainsi permis d'expliciter cette vision de la répartition des tâches cohabitantes. Commentant l'appel du chef de l'Etat mercredi à créer un «fonds social de solidarité pour les plus démunis», Jospin, sourire goguenard jusqu'aux oreilles, a lâché: «Je suis toujours heureux quand le président de la République nous accompagne dans nos efforts et dans notre travail.» Il parle, je bosse. Et de préciser qu'un nouveau train de mesures gouvernementales sera annoncé mercredi, à l'issue d'une réunion «des ministres les plus directement concernés» par les intempéries. Un «plan», a-t-il expliqué, qui témoignera de «l'effort de solidarité de l'Etat». Un plan surtout qui, vérité du «terrain» oblige, «sera adapté a