Ce devait être le «triomphe de la spiritualité sur le matérialisme».
Le 28 décembre, au Sports Arena de Los Angeles, l'Eglise de scientologie avait convié ses plus fidèles fervents pour un immense raout. Trois heures durant, ce fut la fête tout à la gloire du fondateur de la secte, L. Ron Hubbard. Au micro: l'actuel grand chef lui-même, David Miscavige. Dans la foule, une trentaine de Français, peut-être plus. Deux jours après l'événement, la scientologie, jamais en retard question relations publiques, se fend d'un communiqué. Et diffuse quatre photographies sur l'un de ses webs. Pour elle, il s'agit de faire une démonstration de force: un stade, 14 000 personnes, 65 pays représentés, un show laser, quatre clichés en panoramique. Sur son site, une note précise que ces photos sont disponibles pour diffusion par voie de presse. Mais voilà. Le soir même, vers 22h, un internaute américain, Arnaldo Lerma, 49 ans, ex-cadre de la secte, devenu adversaire, reçoit un tuyau interne à la scientologie. Les photos diffusées sur l'Internet par la scientologie seraient quelque peu étranges. Arnaldo Lerma vérifie. Et tombe, ici, sur la silhouette d'une femme qui apparaît dans la foule à deux reprises. Là, sur un homme, dupliqué en trois exemplaires, et qui a perdu sa tête lors d'un malencontreux copié-collé. Il y a comme du divin dans ces multiplications.
Aussitôt, c'est l'emballement. Arnaldo Lerma contacte une poignée d'amis, dont le Français Roger Gonnet, 58 ans, lui aussi ancien membre d