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Libération

EDF: Les ultimes zones d'ombre. 130 600 foyers sont encore dans le noir. Le service public tire les leçons des destructions.

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publié le 8 janvier 2000 à 22h05

Vendredi soir, 130 600 foyers étaient encore privés d'électricité,

situés pour la plupart dans le Sud-Ouest, de la Gironde au Cantal. Des poches de résistance à l'armée des 15 000 électriciens d'EDF subsistent en Normandie, dans les Vosges, la Champagne et en région parisienne. Les usines de câbles tournent à plein régime: EDF a besoin de plus de 3 000 km de fils. Alcatel arrive à en fournir 150 km par jour, et Pirelli 60. L'Enel, l'équivalent d'EDF en Italie, prête son stock, soit 650 km. Ils sont acheminés vers la France en avion militaire Hercule C 130. Dans l'entreprise publique elle-même, les interrogations commencent à remonter à la surface, malgré la mobilisation toujours très forte. Certes, expliquent certains agents, «la tempête a été exceptionnelle et on n'aurait pas pu tout enterrer, mais les destructions auraient pu être limitées».

Faiblesses. Dans les centres régionaux, nombre d'agents mettent en cause les manières «modernes» d'inspecter les lignes à haute tension. «On passe au-dessus avec un hélicoptère et un détecteur thermique. C'est bon pour détecter une faiblesse sur les lignes elles-mêmes, mais pas sur les pylônes. Autrefois, les inspections se faisaient à pied, et on changeait systématiquement les boulons rouillés. Or c'est souvent au niveau de ces boulons que les pylônes haute tension ont été décapités.» Un syndicaliste rappelle qu'autrefois «le réseau moyenne tension [20 kilovolts] était inspecté dans sa totalité, pylônes et lignes, tous les trois ans».

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