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Libération

Les collégiennes voilées du Gard irritent les musulmans. Les imams condamnent l'attitude des soeurs de La Grand-Combe.

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publié le 8 janvier 2000 à 22h05

La Grand-Combe, envoyée spéciale.

A La Grand-Combe, dans le Gard, «l'affaire du foulard islamique» n'a pas perturbé l'aïd el-fitr, la fête qui clôture le ramadan. Romina et Diana, les deux soeurs voilées, Françaises converties à l'islam par leur frère aîné, ont elles aussi souhaité «bonne fête» aux copines de la cité de Trescol, issue de familles musulmanes pour près de la moitié d'entre elles. Au même moment, à Paris, une délégation d'enseignants et de parents du collège Léo-Larguier était reçue au cabinet de Ségolène Royal. Et, pour l'énième fois, le ministère a demandé que les deux collégiennes soient accueillies en classe, en vertu du respect de l'obligation scolaire. Mais, depuis quinze mois, les défenseurs de la laïcité refusent de céder. Et les musulmans de La Grand-Combe ont les nerfs à vif, excédés par l'attitude de cette fratrie de convertis de fraîche date.

Boulodrome. «Depuis cette affaire, on nous regarde différemment. Je découvre que je suis une étrangère», rapporte une surveillante du collège, française d'origine algérienne. «Au boulodrome, j'entendais des gars discuter du foulard. Quand j'ai été à quelques mètres d'eux, ils se sont interrompus», rapporte Smaïn Zaid, 43 ans, président de l'association Plaisance Boules, né de parents algériens à La Grand-Combe. De leur côté, les parents d'élèves reconnaissent que les conversations peuvent déraper. Les enseignants du collège se sont organisés. A la rentrée, ils ont créé une association de défense de la laïcité,