Menu
Libération

Retour de mémoire pour Xavier Dugoin. Deux mois et demi après le procès sur les emplois fictifs de l'Essonne, il charge à nouveau Jean Tiberi.

Article réservé aux abonnés
publié le 8 janvier 2000 à 22h05

C'est une interview qui décoiffe. Dans le Point du 7 janvier, Xavier

Dugoin, sénateur (RPR) condamné à dix-huit mois de prison ferme et trois ans d'inéligibilité dans l'affaire des emplois fictifs de l'Essonne, poursuit la «logique de vérité» qu'il avait revendiquée à l'audience et balance deux informations nouvelles. D'une part, il explique que Jean Tiberi en personne a fixé le tarif du rapport sur la francophonie de son épouse (200 000 francs), en précisant qu'«il (Tiberi, ndlr) connaissait très bien les salaires des collaborateurs de cabinet puisqu'il en avait 30 à 35 à la mairie de Paris. Il a ainsi lui-même fixé le montant du salaire de sa femme». Deuzio, l'ancien président du conseil général de l'Essonne raconte que l'auteur du rapport «serait un fonctionnaire, pas très compétent, qui occupe actuellement un poste diplomatique à l'ambassade de France en Algérie». Toujours dans le registre des surprises, Xavier Dugoin indique qu'une semaine après qu'il eut fait appel du jugement, son ordinateur a été volé dans son bureau au Sénat, et ses archives décortiquées. A l'évidence, les souvenirs de Xavier Dugoin en inquiètent encore plus d'un.

Interrogé par ailleurs sur sa capacité à résister à la demande de Jean Tiberi, Xavier Dugoin se dépeint comme un «exécutant» qui se voyait «mal refuser ce service à une telle personnalité dans notre logique totalement instrumentalisée». Allusion au système de «prise en charge croisée d'emplois politiques au RPR» qu'il avait évoqué à l'audien