«Le neuf n'a pas tenu»: concernant les établissements scolaires, ce
constat d'après la tempête était peut-être un peu hâtif. Impressionné par la destruction spectaculaire d'une poignée de lycées récents, Claude Allègre lui-même avait cru bon de mettre publiquement en cause l'instabilité de l'architecture contemporaine. Pour le ministère, il semblait presque évident que les établissements neufs avaient plus souffert des intempéries que les autres. Cette hypothèse est plausible, mais très parisienne. Les établissements franciliens présentent en effet une touche particulière profusion d'auvents, toits en aile d'avion, aciers courbés; ils ont souvent été implantés dans des zones périurbaines très exposées aux vents; enfin 70 établissements ont ouvert en dix ans, soit une concentration de nouveaux bâtiments unique en France. En somme, quand un lycée francilien est touché, il y a de fortes chances pour qu'il soit récent.
Toits en tôle. Pour autant, il est loin d'être établi que les constructions récentes sont sureprésentées parmi les 388 établissements endommagés. Selon certains conseils régionaux joints par Libération (1), il semble même qu'ils aient très honorablement résisté. On ne dénombre par exemple qu'un seul lycée récent sur quatorze gravement touchés en Alsace; en Franche-Comté, les principaux dégâts portent sur des constructions des années 50; un lycée récent est intact à Alençon alors que le lycée voisin, ouvert dans les années 60, a mal résisté" Bref, la fragilité supp