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Libération
Interview

Bruno Pellicier, du Syndicat national des guides de montagne. «Nous avons été un peu compris».

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publié le 14 janvier 2000 à 21h58

Un guide menotté, emprisonné pendant plus de deux semaines, désigné

comme l'unique responsable de la catastrophe: l'avalanche des Orres et la vague d'émotion dans l'opinion avaient fortement inquiété les guides de haute montagne, très préoccupés de la judiciarisation croissante de leur profession. Libération a recueilli la réaction de Bruno Pellicier, premier vice-président du Syndicat national des guides de montagne (SNGM).

Pour les guides, ce jugement est-il un soulagement?

Ce n'est pas comme ça que ça s'exprime. Nous avons l'impression que le débat a évolué, que nous avons été un peu compris. Depuis deux ans, malgré la douleur des familles, les guides se posaient la question de savoir si leur métier serait encore possible. Si, à la moindre erreur d'appréciation qui porte à conséquence, on doit se retrouver derrière les barreaux, on peut comprendre l'inquiétude, surtout quand on sait dans quelles conditions nous exerçons notre métier. Une interdiction d'exercer [requise par le procureur contre Daniel Forté, ndlr] aurait été difficilement acceptable, car elle aurait sous-entendu que le guide est quelqu'un de dangereux. Ce n'est pas le cas. En ce sens, nous apprécions donc cet aspect des conclusions ­ mais le procès n'est pas terminé. Reste que, pour la première fois, un guide est allé en prison à la suite d'un accident. Nous espérons, bien sûr, que ce sera la dernière.

Craignez-vous une évolution à l'américaine, où des guides sont poursuivis au moindre incident?

La pénalisation