Un guide menotté, emprisonné pendant plus de deux semaines, désigné
comme l'unique responsable de la catastrophe: l'avalanche des Orres et la vague d'émotion dans l'opinion avaient fortement inquiété les guides de haute montagne, très préoccupés de la judiciarisation croissante de leur profession. Libération a recueilli la réaction de Bruno Pellicier, premier vice-président du Syndicat national des guides de montagne (SNGM).
Pour les guides, ce jugement est-il un soulagement?
Ce n'est pas comme ça que ça s'exprime. Nous avons l'impression que le débat a évolué, que nous avons été un peu compris. Depuis deux ans, malgré la douleur des familles, les guides se posaient la question de savoir si leur métier serait encore possible. Si, à la moindre erreur d'appréciation qui porte à conséquence, on doit se retrouver derrière les barreaux, on peut comprendre l'inquiétude, surtout quand on sait dans quelles conditions nous exerçons notre métier. Une interdiction d'exercer [requise par le procureur contre Daniel Forté, ndlr] aurait été difficilement acceptable, car elle aurait sous-entendu que le guide est quelqu'un de dangereux. Ce n'est pas le cas. En ce sens, nous apprécions donc cet aspect des conclusions mais le procès n'est pas terminé. Reste que, pour la première fois, un guide est allé en prison à la suite d'un accident. Nous espérons, bien sûr, que ce sera la dernière.
Craignez-vous une évolution à l'américaine, où des guides sont poursuivis au moindre incident?
La pénalisation