Gap, envoyé spécial.
Le tribunal correctionnel de Gap (Hautes-Alpes) a condamné hier le guide de haute montagne Daniel Forté, 45 ans, à deux ans de prison avec sursis, mais sans prononcer la peine d'interdiction d'exercer requise par le procureur, ce qui a provoqué la déception des familles des victimes: «Le procès avait été exemplaire, le jugement ne l'est pas», a indiqué leur porte-parole, Jean-Jacques Mengelle-Touya. Pour les magistrats, l'avalanche qui a entraîné la mort de 11 randonneurs à raquettes, dont 9 collégiens, «est indubitablement due à l'imprudence de M. Forté, lequel, bien qu'il se soit rendu compte de la présence d'une couche de neige dure, qui n'était autre qu'une plaque à vent (1), a néanmoins progressé dessus, suivi d'un élève, puis a de nouveau transité dessus». Cette «marche à deux reprises sur la plaque à vent a eu un effet de surcharge et a généré le mécanisme de rupture». Pour le tribunal, le guide aurait dû, après le premier passage, «chasser immédiatement à droite et faire une nouvelle trace de contournement» de la plaque à vent. C'est donc cette erreur d'appréciation, le 23 janvier 1998 sur la crête du Lauzet, près des Orres, qui vaut au guide d'être reconnu coupable d'homicides involontaires. Lors de l'audience qui s'était tenue du 26 au 29 octobre, le procureur avait requis à son encontre trois ans de prison, dont une partie avec sursis, et cinq ans d'interdiction d'exercer.
Trois relaxes. Le tribunal a en revanche relaxé les trois autres préven