«On ne mesure pas l'intensité des réformes à celle des tensions
sociales.» Présentant ses voeux à la presse hier, Claude Allègre, ministre de l'Education nationale, s'est amusé du calme médiatique qui entoure les questions d'éducation, après le déferlement de polémiques du printemps dernier. Il en a profité pour insister sur la «dynamique d'ensemble» qu'il tente d'insuffler au système. Recrutement d'aides éducateurs, réforme du collège et du lycée, plans d'urgence en Seine-Saint-Denis et dans les DOM-TOM" il ne s'agit là que des «premiers wagons du train des réformes».
Les suivants devraient toucher quelques dossiers potentiellement brûlants. A commencer par celui de l'Université, avec la poursuite de la mise en oeuvre du plan U3M (Université du troisième millénaire); le développement des relations avec les entreprises thème explosif ; et une refonte des contenus de formation dans trois disciplines: le droit, la médecine et les sciences. Dans les deux premières au moins, il faudra composer avec un double corporatisme: celui, général, des profs de fac et celui, particulier, des professionnels de ces secteurs.
Claude Allègre avait déconcentré la gestion des mutations au motif qu'il n'est pas nécessaire de passer par Paris pour aller de Lille à Roubaix. Dans le même ordre d'idées, il envisage désormais de créer un nouvel échelon administratif, plus proche du terrain que les rectorats d'académie. Mais dans le Nord et le Pas-de-Calais, où une expérimentation est menée depuis un