Les associations de défense des démunis sont en alerte. A la Fnars (Fédération nationale des associations d'accueil et de réinsertion sociale), on se dit vigilant sur la mise en oeuvre concrète de la couverture maladie universelle, qui permettra à six millions de personnes, dépourvues de mutuelles complémentaires, de se faire soigner sans avoir à avancer le prix de la consultation ou les frais pharmaceutiques. Entrée en application le 1er janvier, la CMU va en outre permettre à 200 000 très pauvres, jusque-là dépourvus de toute protection, de (re)trouver des droits à la santé.
En théorie, le titulaire d'une carte CMU pourra se présenter pour une visite chez n'importe quel praticien conventionné généraliste ou spécialiste sans débourser un franc. Au médecin ensuite de se faire payer par les caisses primaires d'assurance maladie qui assureront la gestion des remboursements, en liaison avec les organismes complémentaires (mutuelles et assureurs). Dans la pratique, le système risque de comporter quelques difficultés, au vu d'expériences antérieures. Les associations citent la carte Paris-Santé, qui offrait depuis 1989 un avantage similaire au système institué par la ministre de la Solidarité Martine Aubry, ou l'aide médicale gratuite (AMG) mise en place par les départements en province. Au bout de dix ans de fonctionnement, on s'aperçoit que, dans la capitale, moins d'un médecin sur deux accepte la carte Paris-Santé. Si les généralistes jouent généralement le jeu (entre 80