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Libération

Après que Shell a jugé l'«Erika» inutilisable. Réglement de comptes chez les pétroliers. La polémique s'avive autour des critères d'évaluation.

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publié le 17 janvier 2000 à 21h54

Shell ne considérait pas l'Erika comme un bateau utilisable pour ses

propres affrètements. C'est ce que Libération affirmait dans son édition de samedi. La compagnie anglaise acceptait seulement que ce bateau accède à ses installations de raffinage, pour venir y charger, sans prendre aucune responsabilité dans le transport. Elle n'est pas seule à avoir adopté cette attitude. BP et Exxon ont également nourri la base de données Sire (Ship Inspection Report) de leurs propres rapports sur l'Erika (lire ci-dessous). Des rapports qui conduisaient ces compagnies à considérer qu'il n'était pas possible de l'utiliser pour leur compte, même si elles délivraient des lettres d'acceptation identiques à celles de Shell.

Hypocrisie. Les informations concernant Shell ont fait sortir TotalFina de ses gonds dès samedi. Le groupe pétrolier français n'a pas du tout apprécié de se voir mis en cause par une rivale. «C'est d'une hypocrisie incroyable, nous a expliqué hier Bertrand Thouillin, le directeur des transports maritimes. Cela revient à dire: je ne prends pas ce bateau mais il est bon pour les autres. Je le charge en catimini mais je ne veux pas être l'affréteur. C'est du cynisme. Chez nous, on n'a pas ce genre de distinguo. On est beaucoup plus clair. Un bateau, il est bon ou il ne l'est pas.» Une colère encore accrue par les exemples de BP et d'Exxon. «Juste après l'accident de l'Erika, les autres compagnies nous ont appelés en demandant que surtout leur nom ne soit pas associé à cette af