Pourvoi en cassation ou pas? Le parquet général de Versailles doit
trancher d'ici à ce soir la délicate question du cas du président de la République. La chambre d'accusation de la cour d'appel de Versailles a en effet rendu mardi dernier une décision très difficile à appliquer, dans le dossier des emplois fictifs de la Ville de Paris et du RPR. Elle donne le feu vert au juge Patrick Desmure pour qu'il enquête sur tous les faits concernant le rôle de Jacques Chirac alors qu'il était encore à la tête de la Mairie de Paris. Sans toutefois qu'il puisse le mettre en examen ou le renvoyer en jugement avant la fin de son mandat. Les juristes de tout poil ont regardé avec étonnement cet arrêt. Pour le parquet général, la décision est évidemment compliquée. Aller en cassation, c'est soumettre la situation de délinquant potentiel du chef de l'Etat à la plus haute juridiction française. Ce qui ferait mauvais genre. Ne pas y aller, c'est prendre le risque que le juge d'instruction applique à la lettre les consignes qui lui sont données et mène perquisitions et actes d'instruction pour cerner au plus près l'implication de Chirac. Scénario pas terrible non plus pour l'Elysée, mais qui permettrait pour le juge de Nanterre d'y voir plus clair.
Renvoi aux trésoriers. Car jusqu'ici tout le monde s'est défilé. Des anciens directeurs de cabinet de Jacques Chirac en passant par les trésoriers du RPR jusqu'au secrétaire général du parti entre 1988 et 1994 (Alain Juppé), personne n'a rien vu ni rie