Pas de répit prévisible sur le front de la grippe qui sévit actuellement sur toute l'Europe. L'épidémie revient en septième semaine en France, sans avoir fléchi. Selon le bilan hebdomadaire dressé hier par le réseau d'épidémio-surveillance Sentinelle (associé à l'Institut national de la santé et de la recherche médicale), l'incidence des syndromes grippaux enregistrés la semaine dernière est encore très forte, avec 850 cas pour 100 000 habitants, soit autant que la semaine précédente. Depuis le 6 décembre, date d'explosion de l'épidémie, ce sont environ 2 millions de personnes qui ont été touchées en France. «La semaine dernière, une personne sur cent a consulté un médecin pour un syndrome grippal», note Olivier Retel, épidémiologiste du réseau Sentinelle. «Il ne serait pas impossible que 10% de la population soit atteinte par cette vague virale», estime pour sa part Anne Mosnier, épidémiologiste du réseau (privé) de surveillance de la grippe, le Grog.

Cependant, la situation n'a rien d'exceptionnel. Le virus qui sévit actuellement est d'une souche identique à celle qui a parcouru l'Europe l'an dernier, souche contre laquelle le vaccin diffusé cette année semble efficace. Il frappe toutefois de façon plus soudaine que l'an dernier où les cas, apparus dès le mois d'octobre, s'étaient étalés sur plusieurs mois. «La grippe touche chaque année en moyenne en France 2 à 3 millions de personnes, rappelle Olivier Retel. On est encore loin des 5 millions de l'hiver 1989-1990» recensé