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Libération

Lundi, le médecin chef a repris le travail. Réactions après son témoignage.

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publié le 18 janvier 2000 à 21h53

«Des détenus m'ont écrit pour me féliciter, des surveillants m'ont

serré la main et discuté avec moi, d'autres ne me parlent pas.» Hier matin, le Dr Véronique Vasseur est retournée à son poste, au service médical de la prison de la Santé. La veille, elle avait un peu peur après la polémique déclenchée par son livre Médecin-chef à la prison de la Santé (1). Un condensé violent dans lequel elle raconte sept ans d'expérience professionnelle et dénonce la cruauté et l'horreur du monde carcéral (2).

Samedi, lors d'une visite organisée à la prison, la direction et des surveillants avaient vertement critiqué ses propos: «Il s'agit de fantasmes, j'ai l'impression que nous ne vivons pas dans les mêmes lieux ni à la même époque», tempêtait Stéphane Barraut, de l'Union fédérale autonome pénitentiaire. Il raconte qu'hier le Dr Vasseur est rentrée à la Santé «dans l'indifférence.» A la CGT, Christian Bouchot, premier surveillant, n'est pas d'accord avec son collègue: il a entendu tout le monde parler du livre et si «peut-être des collègues ne lui ont pas dit bonjour, j'en ai vu discuter avec elle. Il n'y a rien de vindicatif contre elle et pas une seule parole déplacée. Car elle dénonce certaines vérités, le viol, le racket, le caïdat qui existent à la Santé comme ailleurs. Même si nous regrettons certaines propos racoleurs, par exemple sur des chaînes entravant les détenus et qui n'existent pas». A l'Observatoire international des prisons, on affirme qu'un certain nombre de prisons frança