Menu
Libération

L'or du Pérou, la teigne et le président. Ou comment un ami de Chirac menace la terre entière.

Article réservé aux abonnés
publié le 19 janvier 2000 à 21h51

Patrick Maugein n'aurait jamais dû faire parler de lui. Homme

d'affaires, homme de l'ombre ­ celle de son ami Jacques Chirac ­, son rôle consiste habituellement à arranger les dossiers en coulisses. Mais Patrick Maugein est devenu électron libre. Depuis trois ans, il passe son temps à écrire au gouvernement, aux journalistes, à des avocats anglo-saxons. Graphomane intrépide, Patrick Maugein semble vouloir faire chanter la planète entière. Plus rien ne semble pouvoir calmer l'ami corrézien du président de la République, pas même les procédures judiciaires en cours, qui pourraient éclairer son rôle dans l'affaire de la mine d'or de Yanacocha, au Pérou.

Patrick Maugein apparaît officiellement en juillet 1997 comme le pompier de service du BRGM (Bureau de recherches géologiques et minières), un établissement public en passe de perdre sa participation de 25% dans Yanacocha, gisement prometteur qu'il avait découvert en 1981. Une sacrée boulette: dans le cadre d'une privatisation qui ne disait pas son nom, le gouvernement Balladur avait marié le BRGM avec un groupe australien, Normandy.

Parts bradées. Aussitôt, ses associés dans la mine de Yanacocha, l'américain Newmont et le péruvien Buenaventura, avaient fait jouer leur droit de préemption sur les parts du BRGM, prétextant que ce mariage modifiait les termes de leur partenariat. Après un marathon judiciaire, la France a été contrainte de brader ses parts pour 788 millions de francs. Dès le mois de mars 1997, dans une question écrite