Jean-Guy est ravi. «123 de moyenne? Pas possible.» En aparté, il
confie: «J'ai fait des pointes à 170. C'est cool ce système. Mieux que les radars.» Il vient de passer le test de contrôle de vitesse automatique, par ticket de péage interposé. En grattant le dépliant que lui remet le péagiste à la sortie, il découvre sa vitesse moyenne depuis son entrée sur cette voie. Le système est simple: le ticket de péage intègre l'heure d'entrée sur la portion d'autoroute et, à la sortie, un calculateur détermine la vitesse moyenne. Ce test, réalisé fin décembre, durant une semaine, sur plusieurs autoroutes de la Saprr (Société des autoroutes Paris Rhin-Rhône), était soutenu par la direction de la Sécurité routière. 4 200 automobilistes ont ainsi pu gratter et découvrir leur allure. Mais derrière la volonté affichée «d'une campagne de sensibilisation à la vitesse», il est facile d'imaginer la généralisation du système, permettant un contrôle permanent de la vitesse sur toutes les autoroutes à péage du pays, avec des sanctions à la clé. Pointes. Le procédé paraît simple et efficace. L'est-il réellement? Comme Jean-Guy le ravi, 97% des usagers interrogés après ce contrôle sans conséquence se sont déclarés «séduits» par ce calcul d'une moyenne qui permet des pointes bien supérieures à la vitesse légale, à condition de lever le pied de temps à autre, ou de s'arrêter quelques minutes sur une aire de repos. Ces petits subterfuges pour éviter l'excès de vitesse n'ont pas empêché 22% des contrô