Plus de 200 millions de francs: tel a été le coût du relogement des
435 familles des campements de Vincennes et du quai de la Gare à Paris. La crise avait éclaté entre mai 1991 et novembre 1992. Vivant dans des taudis, oubliées par les HLM (certaines avaient déposé une demande de logement social depuis plus de dix ans), des familles avaient fini par occuper des terrains publics en vue d'obtenir un toit. «La crise est née de l'incapacité des organismes chargés de mettre en oeuvre la politique de logement social à assumer leur rôle vis-à-vis des catégories de populations considérées», relève la Cour des comptes. Une petite phrase qui vise tout à la fois les HLM et les maires qui s'opposent à l'attribution de logements sociaux à des familles nombreuses d'origine étrangère sur le territoire de leur commune.
Placé face à une situation d'urgence sociale, l'Etat a dû agir dans la précipitation. Pour résorber les campements, un hébergement provisoire dans des hôtels meublés, des bâtiments hospitaliers désaffectés ou des Algeco a été proposé aux familles avec la promesse d'un relogement définitif. Problème: le provisoire s'est installé dans la durée. Les relogements se sont faits au compte-gouttes à raison de quelques dizaines par an. Six ans plus tard (au 31 décembre 1998), trente familles n'avaient toujours pas bénéficié de l'attribution d'un logement. Entre-temps, les dépenses liées à l'accueil transitoire explosaient. «L'hébergement en hôtel, largement utilisé parce que rapideme