Des plages «impeccables» avant la fin du mois de mars? Si les élus du littoral souillé par la marée noire espèrent voir la promesse de Jean-Pierre Chevènement se réaliser, les organisations écologistes restent plus mesurées. «La remise en état doit intégrer des critères écologiques. Il faut aussi admettre que ce ne sera pas forcément possible partout», estime Jacques Ros, président de la SEPNB du Morbihan (Société pour l'étude et la protection de la nature en Bretagne). Déplorant de «graves atteintes aux milieux naturels» directement liées aux chantiers de dépollution, l'association Bretagne Vivante a, de son côté, sonné l'alarme dès le 9 janvier, réclamant des «mesures d'urgence pour mettre un frein aux opérations de nettoyage de la côte». Et la Direction régionale de l'Environnement (Diren) a réagi, mettant le holà à ce nettoyage rentre-dedans.
50 cm en moins. La noria des tractopelles et des camions de chargement sur les hauteurs de plage comme, par exemple, aux Moutiers-en-Retz (Loire-Atlantique), a ratiboisé le maigre couvert végétal coiffant les dunes. Sur certaines d'entre elles, les tractopelles ont retiré un mélange où le sable était plus important que le fioul. Ces plages sont aujourd'hui amaigries d'un sable qui manquera au pied des digues et remblais, favorisant le travail de sape des marées. Le décapage des rochers au jet d'eau sous pression a tué les micro-organismes collés au caillou. «Dans des milieux naturels déjà fragiles de dunes mobiles ou