Nantes, correspondance.
Il voulait convaincre, il a paru froid, plus contraint que contrit. Samedi matin, dans l'hémicycle du palais de région des Pays de la Loire, Thierry Desmarest, le PDG du groupe TotalFina, a tenté de prouver sa bonne foi, même tardive, dans la réparation des dégâts de la marée noire. Un véritable exercice de style en matière de communication de crise devant les élus des trois régions Bretagne, Pays de la Loire, Poitou-Charentes. Et l'inauguration d'une formule inédite d'audition publique d'un fauteur de trouble majeur par ses victimes, hors des instances judiciaires.
Cette session extraordinaire, François Fillon, le président RPR des Pays de la Loire, l'a voulue comme un «rendez-vous de vérité», autant pour «ceux qui souffrent de cette souillure de notre littoral» que pour «ceux qui ont une responsabilité directe ou indirecte dans cette situation». Vêtu d'une veste bleu marine, arborant un masque impénétrable mais concentré, prenant des notes lors des interventions des orateurs, Thierry Desmarest a d'abord reçu sans sourciller une pelle de plage et un râteau d'enfant offerts par une élue du groupe des Verts. Fidèle à sa ligne de défense, qui rejette les responsabilités sur l'agence de certification italienne, il a suggéré la création d'un superorganisme européen de contrôle des sociétés de classification, instance capable de retirer leur agrément aux fautifs. «Il faut aussi augmenter la fréquence des arrêts techniques de visite sur les navires de plus