Dans une biographie non autorisée et non exhaustive du sulfureux Me Vergès, l'écrivain-enquêteur Bernard Violet révèle d'abord une tromperie sur sa date de naissance due à un faux en écriture établi par son père Raymond, à l'époque médecin-consul en Indochine française. Selon des documents d'état civil et des rapports d'enquête, dénichés en Thaïlande, Jacques Vergès est né le 20 avril 1924 à Savannakhet (dans l'actuel Laos) et non pas le 5 mars 1925 à Ubon (aujourd'hui en Thaïlande), où seul est venu au monde son cadet Paul, qui n'est donc pas son jumeau. Simone, demi-soeur aînée des deux, confirme «le grand secret de Me Vergès». Le père n'a pas déclaré le premier fils issu de sa liaison avec la jeune et jolie institutrice vietnamienne Pham Thi-Khang, et a régularisé le jour de la naissance du second. Intéressant et inédit. Le hic, c'est que l'auteur essaye d'expliquer tout Vergès, ainsi «privé du caractère singulier de son destin», par sa non-existence légale des onze premiers mois et par sa gémellité obligée: «Son exigence est (donc, ndlr) de se faire accepter en tant qu'être unique et légitime. Et ceci même au prix de toutes les provocations et de toutes les impostures.» Psychanalyste d'occasion, Violet tire tellement la corde que son scoop sert aussi à interpréter la disparition du défenseur de Djamila Bouhired Pasionaria du FLN, torturée en Algérie entre mars 1970 et décembre 1978. Certes, Violet met le doigt sur une raison plausible mais non prouvée de sa fuite
Critique
Le secret de Me Vergès.
Article réservé aux abonnés
publié le 24 janvier 2000 à 21h44
Dans la même rubrique
TRIBUNE
TRIBUNE