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Libération

Botton solde ses comptes avec les «faux culs» du pouvoir. Il signe un livre vengeur contre ses anciens «amis».

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publié le 25 janvier 2000 à 21h43

Marseille, de notre correspondant.

Cette fois, Pierre Botton a choisi de se faire du bien. A lui. Et de faire du mal. A d'autres. Son nouveau livre en forme de règlement de comptes, Mes chers amis (1), lui sert de thérapie dans sa reconstruction d'homme blessé par 602 jours de détention et la chute de ses valeurs ­ l'argent et la gloire. «J'ai 44 ans, je suis totalement déséquilibré», nous expliquait-il, jeudi. Avec l'accord de son psy, la victime expiatoire des années fric (2), l'ex-bouffon de la politique et des médias, et toujours gendre de Michel Noir, distribue donc les bons points (Bocuse, PPDA, Jacques Martin, Jean-Pierre Foucault") et les mauvais. Le critère? Les manières humaines, le coeur, les petits gestes qu'on lui a adressés ­ ou non ­ quand il était à terre. Car ce grand ado, qui parle de sa cassure avec son beau-père comme d'une «rupture amoureuse», carbure «bêtement» à l'affectif: «C'est la seule chose qui me reste.» Factures. Cette fois, l'homme qui jonglait avec les fausses factures jusqu'à sa chute en 1992 se pique de morale, fort d'avoir reconnu ses faute. Botton botte les fesses des «faux culs qui régissent notre société», et il leur écrit: «Je veux me "laver de votre amitié comme vous vous êtes lavés de la mienne.» Vengeur qui avance démasqué, Botton aligne «les faits», c'est-à-dire les factures. Exemples? Il paie 10 000 affiches à Chirac en 1986, pour 115 662,28 F, plus un déplacement en hélico, ça fait cher pour un Président qui l'a aujourd'hui oublié