Mirecourt, envoyée spéciale.
La souche du hêtre, haute de près de trois mètres, vacille puis retombe dans le trou d'où la tempête du 26 décembre l'avait brutalement extirpée. Cédric Rémy, aide-formateur au CFPPAF (Centre de formation professionnelle et de promotion agricole et forestière) de Mirecourt (Vosges), pose sa tronçonneuse, s'accroupit près de la coupe fraîche et explique à Alain Greschaing, 25 ans, ancien boulanger-pâtissier désormais stagiaire en bûcheronnage: «Tu coupes en biais, pour soulager la tension de l'arbre. Et tu coupes toujours à bout de bras, pour te protéger au cas où il éclaterait.» Le jeune homme acquiesce. Dans six semaines, il sera seul, pour repérer dans les chablis (bois abattus par le vent) les arbres dangereux, les chandelles menaçantes, les pièges imprévus. Payé au mètre cube d'arbre dégagé, donc au rendement, pour le compte d'un exploitant forestier d'Epinal qui a anticipé son embauche, initialement prévue en mars. Pour l'heure, Alain Greschaing apprend la sécurité.
Les huit hommes, six stagiaires, deux formateurs, qui oeuvrent ce jour-là en forêt de Domjulien portent casque à visière, gants et chaussures renforcées. Gilles Luraschi, moniteur de bûcheronnage, rappelle les consignes à appliquer dans les forêts vosgiennes dévastées par la tempête: «Il y a du danger partout. Il faut être vigilant, passer du temps à observer.» En cas de doute, les apprentis bûcherons s'éloignent de l'arbre suspect: ils reviendront plus tard, avec un tracteur et d