«J'ai visité beaucoup de prisons, mais jamais rien qui s'approche de
celle de Saint-Denis de la Réunion. C'est la plus crade, la plus triste que j'ai vue.» En septembre dernier, Jacques Floch, député PS de Loire-Atlantique, s'est rendu avec un groupe de parlementaires à la maison d'arrêt Juliette-Dodu. «Les détenus vivent dans des conditions ignobles de promiscuité. J'ai vu des cellules de plusieurs personnes avec un point d'eau, parfois juste au-dessus des chiottes. Sans aucune protection de l'intimité. Les cuisines sont totalement dépassées par le nombre de clients. Il n'y a pas d'espace pour conserver la nourriture et des surveillants m'ont confié "heureusement qu'ici on aime le piment, ça désinfecte. En sortant j'ai dit à tout le monde c'est une honte.»
«Aucune activité». Patrick Canté est surveillant dans la même maison d'arrêt, où il représente la CGT. «Le bâtiment est très très vieux, nous avons 188 détenus pour 80 places. Ils vivent à 15 dans des dortoirs de 20 m2. Il n'y a pas de terrain de sport et pour construire une minuscule salle de muscu, il a fallu désaffecter de vieilles douches. Il n'y a donc aucune activité. Depuis dix ans, avec l'Ufap nous dénonçons le racket, le caïdat, les viols et les tortures morales et physiques. Le parloir est une pièce de 40 m2 avec une grande table divisant la pièce en deux, avec toutes les familles d'un côté et les détenus de l'autre, dans un brouhaha épouvantable. Il y a un travailleur social et les surveillants sont en sous-effec