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Libération

Belleville: solidarité autour des mal-logés. Hébergement, manifestation... Les habitants se mobilisent.

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publié le 26 janvier 2000 à 21h40

Depuis mercredi dernier, Kissa Fatima, une habitante du quartier de

Belleville à Paris, héberge une mère enceinte de huit mois et ses deux enfants de trois et huit ans qui fréquentent la même école que sa fille. D'autres parents d'élèves ont ouvert les portes de leur appartement aux enfants. Tout comme des instituteurs et le directeur de l'école élémentaire. Chacun pour plusieurs gamins. «Ce n'est même pas de la solidarité. C'est du bon sens. C'est scandaleux de laisser les gens comme ça dehors», s'indigne Aline Blisson, institutrice au CP de l'école du 104, rue de Belleville. La concierge du primaire a, elle, ouvert sa loge aux tout petits, pour les soustraire au froid glacial, de jour comme de nuit. Zucco, le boulanger du coin, a apporté des cartons de baguettes aux parents des enfants qui campent dehors depuis une semaine, devant leur ancien immeuble, au 108 de la rue.

Sermon. Mercredi dernier au petit matin, la police est venue les expulser. Depuis, les onze familles se sont installées sur le trottoir, refusant l'hébergement précaire et coûteux en hôtel meublé (1) que leur proposaient les pouvoirs publics. Dimanche, l'«équipe d'animation paroissiale» de Saint-Jean-Baptiste-de- Belleville a distribué à la sortie de l'église une lettre ouverte au préfet et au maire de Paris. «Notre lettre est un cri au nom de la dignité de ces familles. (") Pourquoi faut-il toujours gérer ces problèmes de logement dans l'urgence, pourquoi attendre que l'opinion publique s'indigne pour agir