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Libération

Gérard Athias, le héros déchu des petits épargnants . Une instruction vise les 846 millions perçus par les dirigeants de l'Afer.

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publié le 26 janvier 2000 à 21h41

Le grand gourou des petits épargnants est sur la sellette. Gérard

Athias, président de l'Association française d'épargne et de retraite (Afer), fort de ses 520 000 adhérents et d'un portefeuille de 150 milliards de francs, avait tout du leader charismatique: mégalo en diable, il brandissait bien haut l'étendard associatif pour contraindre les compagnies d'assurances à réviser leurs tarifs et leurs méthodes en faveur des assurés. De fait, depuis sa création en 1976, l'Afer a contribué à bouleverser les moeurs de l'assurance vie. Mais Gérard Athias s'est beaucoup enrichi (plusieurs centaines de millions de francs), au point que des apostats ont commandé une enquête privée à Antoine Gaudino, puis porté plainte pour abus de confiance, escroquerie et blanchiment. Instruite depuis six mois par le juge parisien Philippe Courroye, l'affaire suffit a elle seule à ébranler le petit monde de l'épargne. De mèche avec l'ennemi. «Je mets au défi quiconque d'affirmer qu'un franc des adhérents de l'Afer a été détourné», s'emporte Gérard Athias. Formellement, il a raison. Sa fortune est due à la seule bienveillance de la compagnie d'assurance Victoire (rachetée en 1994 par le britannique Commercial Union). Mais pour les adhérents qui lui ont fait confiance, c'est pire: le chantre de l'indépendance était de mèche avec un assureur, l'ennemi déclaré. Passe encore qu'une compagnie lui verse 1,2 million de francs par an sous forme d'une convention d'«assistance dans l'élaboration de la stratégi