Hier, l'Académie des sciences a répondu, à son rythme, à une
question que le président de la République lui avait posée en janvier 1997. A l'époque, Jacques Chirac avait écrit à Jacques-Louis Lions, éminent mathématicien et alors président de l'Académie des sciences, pour lui demander d'éclairer «les responsables politiques» sur «le traitement informatique du savoir, la connaissance de la planète et la compréhension du vivant», de manière à leur permettre «d'ouvrir de nouvelles perspectives susceptibles (") de garantir (") le mieux-être de tous». La réponse lui a été remise hier, à l'Elysée, sous la forme d'un rapport de 332 pages (1) rédigé par le «Comité 2000» de l'Académie, constitué de onze membres de l'auguste compagnie (2).
Avant-gardistes. Lors de cette cérémonie, Chirac a souhaité que les scientifiques prennent leur «place légitime dans notre démocratie» et éclairent, par leur expertise, les choix des hommes politiques. Le rapport livre, en l'espèce, ce qui peut sortir de l'Académie des sciences. La conférence de presse, donnée à l'Institut hier après-midi, en soulignait certains traits assez peu avant-gardistes, avec une tribune d'intervenants exclusivement masculins, et plus proches de la retraite que de la thèse de doctorat.
D'où des analyses et des «recommandations» peu bouleversantes, même si leur pertinence n'est pas discutable. Les pouvoirs publics sont ainsi priés de veiller à la «vulnérabilité» d'Internet qui devient «une infrastructure vitale». Les académicien