Elf-Aquitaine lui a versé 160 millions de francs et il estime que
c'était franchement mal payé. En 1992, Dieter Holzer, un homme d'affaires originaire de la Sarre, avait été choisi par Elf pour servir d'interface avec l'équipe d'Helmut Kohl dans le marché de la raffinerie de Leuna, en ex-Allemagne de l'Est. La presse allemande le soupçonne aujourd'hui d'être l'un des donateurs occultes du Parti démocrate-chrétien (CDU), englué dans le scandale de sa caisse noire. Il vient de le démentir au journal Die Welt. «Personne» n'a été corrompu par lui dans l'affaire Leuna, a-t-il déclaré tout en livrant pour la première fois, sa version des faits. Holzer est bien placé. Il a laissé son nom partout. Sur des fax à la chancellerie, et sur une lettre à Helmut Kohl. Holzer a tout fait pour rallier certains ministres, membres de la CDU, réticents au projet de reprise de Leuna par Elf. Plusieurs d'entre eux ont eu droit à des invitations dans sa villa à Vallauris, Villa Soussou, notamment lors du grand prix de formule Un de Monaco en 1992. «D'après ce que je sais, dans l'affaire Leuna, il n'y a pas eu d'argent pour la CDU, ni pour aucun parti allemand», déclare Holzer.
L'enquête française s'est focalisée sur le versement par Elf de 256 millions de francs, qui, après avoir transité par les comptes de l'intermédiaire André Guelfi, ont fini par atterrir sur ceux de Holzer et d'un ancien cadre de services spéciaux français, Pierre Léthier, marchand d'armes à ses heures. Se sont-ils partagé l'arge