Une table ronde doit normalement réunir aujourd'hui à la préfecture
de Paris toutes les parties concernées par le campement des familles expulsées du 108, rue de Belleville. La Ville, la mairie d'arrondissement, le CDR (chargé de liquider certains actifs du Crédit Lyonnais auquel appartient l'immeuble) sont conviés à une réunion avec le représentant de l'Etat. Jusqu'à présent, les parties concernées ont passé leur temps à se renvoyer la balle, où à jouer la politique de la chaise vide, comme ce fut le cas vendredi dernier: la Ville de Paris comme le CDR, n'ont pas jugé utile de participer à une réunion organisée par le député-maire du XXe arondissement, Michel Charzat (PS).
Dans cette partie de ping-pong, chacun tente de se défausser sur l'autre. Mardi soir, l'Hôtel de Ville a publié un communiqué dans lequel il affirme qu'il «est sollicité pour participer à la prise en charge d'un problème qui relève en fait de l'autorité de l'Etat». En tant qu'«autorité de tutelle» du CDR et «garant de l'exécution des décisions de justice» (c'est la préfecture de police qui a procédé à l'expulsion des occupants), l'Etat serait le seul responsable de ce dossier. Le maire du XXe se dit lui dans l'impossibilité de reloger les onze familles, «ne disposant pas d'un contingent de logements sociaux suffisant». L'Etat, pour sa part, attend que la Ville propose aux expulsés des hébergements adéquats (foyers, hôtels sociaux) pour les accueillir temporairement en attendant leur relogement définitif. L