La cour d'appel de Paris cache mal son embarras. Hier, elle devait
dire si le tribunal de Quimper a commis une «faute lourde» en confiant une fillette de 6 ans à sa mère, placée d'office en hôpital psychiatrique. Le 6 novembre 1996, la mère a étranglé la petite Maella. Depuis le drame, le père demande réparation. Sans les graves dysfonctionnements du tribunal de Quimper, Maella serait toujours en vie, plaide Didier Le Lay, marin-pêcheur à Pont-L'Abbé (Finistère). Le 27 janvier 1999, il est débouté par le tribunal de grande instance de Paris, et interjette appel. Or, la cour d'appel n'a pas tranché. Dans un arrêt rendu hier, elle demande un complément d'information. «La solution du litige commande que soit préalablement communiqué à la cour, l'ensemble des pièces au vu desquelles le juge aux affaires familiales du tribunal de grande instance de Quimper a rendu son ordonnance en date du 27 juin 1995», indique l'arrêt, faisant allusion à la décision qui rendait la garde de l'enfant à sa mère. En ces temps de débats sur le fonctionnement de la justice, les magistrats ont semblent-ils du mal à manier les notions de «responsabilité» ou de «faute lourde».
«Je suis désarçonnée par cet arrêt. Ce que je reproche au juge aux affaires familiales (JAF) de Quimper, c'est précisément d'avoir un dossier vide. Nous allons donc recevoir un dossier vide et la cour le sait», commente Me Monique Pelletier, avocate de Didier Le Lay. Cette douloureuse affaire n'est, en effet, qu'une suite de malent