Système U et Continent sont hors de cause, mais la responsabilité du
fabricant de rillettes et de langue de porc Coudray apparaît de plus en plus évidente dans le déclenchement de l'épidémie de listériose qui a fait deux morts et quatre malades entre le 21 octobre et le 6 janvier. Dans son édition du 28 janvier, Ouest France publie une note interne de la DGCCRF (Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes) selon laquelle la filiale du groupe Paul Prédault n'aurait pas cherché à récupérer des lots de charcuterie qu'elle savait pourtant contaminés.
Grève. Entre le 22 et le 25 septembre 1999, Coudray est frappée par une grève. Quand le travail reprend, l'entreprise réalise des contrôles. Malheureusement incomplets. Ainsi, la température des produits n'aurait pas été systématiquement vérifiée au moment de l'expédition. Des lots contaminés par la listeria sont toutefois repérés. Les taux relevés sont faibles: 10 par gramme de produit alors que le seuil toléré est de 100. L'entreprise prend cependant la décision de ne pas les expédier. Mais hélas, certains sont déjà partis. Pourtant, «l'entreprise ["] n'a rien fait pour [les] récupérer», écrit Ouest-France.
Quelques semaines plus tard, l'épidémie éclate. Or, les taux de contamination relevés chez Coudray sont trop faibles pour expliquer la gravité des cas. Pour que les bactéries pathogènes se multiplient, il a fallu qu'une rupture de la chaîne du froid se produise chez les distributeurs