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Libération

La justice enquête sur le sort des ravisseurs de Ben Barka. «Exfiltrés» au Maroc, les quatre truands y ont été tués.

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publié le 31 janvier 2000 à 21h32

Du début à la fin, qui semble s'approcher trente-cinq ans après

l'enlèvement dans la capitale française du leader historique de la gauche marocaine, «l'affaire Ben Barka» se sera jouée selon une partition réglée entre Paris et Rabat. Longtemps, le silence a été assourdissant. Mais après la mort de Hassan II et dans un contexte de justice internationale bouleversé, la France et le «nouveau» Maroc semblent prêts à faire face à leurs responsabilités partagées. C'est le sens de la commission rogatoire que le juge Jean-Baptiste Parlos, qui instruit à Paris le crime d'Etat dont a été victime Mehdi Ben Barka, a adressée le 20 janvier à la justice marocaine.

Omertà. Cette requête, qui réitère une demande d'entraide judiciaire restée sans réponse en 1977, est intervenue quinze jours après la levée partielle du «secret défense» qui, en France, avait vidé le dossier d'instruction de quelque deux cents pièces à conviction. Officiellement, la commission rogatoire vise à établir ce qui est advenu des quatre truands français utilisés pour le rapt de l'opposant marocain. En réalité, leur sort est déjà connu et n'attend plus qu'à être officialisé. «Exfiltrés» de France au lendemain du crime, ils ont vécu au Maroc pendant six ans, pour trois d'entre eux, et pendant dix ans pour Jean Palisse, le quatrième de ces hommes de main. Véritable omertà, l'entente secrète entre Paris et Rabat est allée jusqu'à couvrir le meurtre de trois citoyens français. Car «Jo» Boucheseiche, Julien Le Ny et Pierre D