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Libération

Mort de René la Canne, qui «n'avait volé que les riches».Le chef du «gang des Traction avant» s'était rangé et écrivait des livres .

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publié le 31 janvier 2000 à 21h32

«Traction avant, police après.» De 1940 à 1951, René «la Canne»,

chef du «gang des Traction avant», a semé les flics de toutes les façons. Vendredi, le bandit «rangé des voitures» n'a pas pu semer la camarde. Il est mort d'un cancer et dans son lit. Né à Oullins (Rhône) en 1919 d'un père sévère et d'une mère malade, René Girier a fugué à 10 ans, volé 10 francs à 14 ans, et peiné en maison de correction. Tentative de suicide à Fresnes. Service militaire à Casablanca. Retour en France. René braque à vélo en 1940, se retrouve au STO en Allemagne, vole à tire-larigot et revient à Paris avec une jambe folle et une notoriété dans le milieu. Flanqué de truands tels Pierrot «le Fou» ou Emile Buisson, René «la Canne» pille les coffres-forts, dévalise banques et bijouteries, à bord de Citroën noires 15 CV: interception d'un train chargé d'or, hold-up de 65 millions de francs de bijoux à Deauville en 1949, tentative de rapt de Rita Hayworth (épouse d'Ali Khan) et main basse sur les économies d'Edouard Daladier (ex-président du Conseil). «J'ai pas tué, j'ai jamais balancé personne et je n'ai volé que les riches.» René «la Canne» rentre et sort de prison comme d'un moulin. En huit ans à l'ombre, le dandy en costume-cravate s'évade onze fois: en 1947, de l'hôpital pénitentiaire de Villejuif et en 1950 en découpant à la scie le plancher d'un fourgon cellulaire. En janvier 1951, le flic Roger Borniche finit par remettre la main sur René «la Canne», à la sortie d'un cinéma place de l'Opéra