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Libération

Sans-papiers: retour à Saint-Ambroise.Les 200 occupants ont rappelé leurs revendications, sans succès.

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publié le 31 janvier 2000 à 21h32

Ils sont arrivés vers la fin de l'office du dimanche. A 11 h 30,

deux cents sans-papiers africains, turcs et asiatiques se sont glissés dans l'église Saint-Ambroise à Paris, dans le XIe arrondissement. De sa chaire, le père Caveau, prêtre de la paroisse, n'a pas arrêté la messe, mais il a accepté de lire leur communiqué de revendication. «Et les paroissiens ont applaudi», a remarqué Jean-Claude Amara de Droit Devant, association qui les soutient. Les paroissiens ont quitté l'église, les autres sont restés. Leur revendication? La même depuis quatre ans, depuis la première occupation de l'édifice, en 1996: «Des papiers pour tous, pas seulement des cartes de séjour d'un an pour quelques-uns», martèle Amara. Il revenait de Davos le matin même. «Quand tu vois le nombre de milliardaires au m2 là-bas, et que tu tombes sur cette détresse ici, tu peux pas laisser passer.»

D'autres organisations les soutiennent, des partis politiques aussi. Le PC, la LCR et les Verts ont envoyé quelques élus, retranchés avec les sans-papiers derrière les portes de l'église cernée par les forces de l'ordre. Alima Boumédienne est députée européenne écologiste: «C'est un éternel recommencement. Rien n'a changé depuis 1996.» Amara s'intercale: «Pasqua, Debré, Chevènement, c'est pareil. Alors, on va rester là, on va négocier, jusqu'à ce qu'on leur accorde des papiers.» A 16 h 30, la négociation est achevée et l'église se vide. Une régularisation? «Un rendez-vous avec deux évêques et un local pour continuer