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Libération

Enquête sur la mort de deux prématurés à Nantes. Une infection contractée par perfusion serait à l'origine des décès. Le CHU a demandé l'aide de la justice.

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publié le 5 février 2000 à 22h25

Nantes, correspondance.

Alertée par la mort de trois bébés grands prématurés à la maternité du centre hospitalier universitaire de Nantes et par la contamination de six autres, la justice a ouvert, mercredi, une procédure pour rechercher les causes de ces décès suspects. Parallèlement, le CHU poursuit son enquête interne. Selon Jean-Paul Guérin, directeur général de l'hôpital, cette enquête a déjà permis de détecter «des germes pouvant être dangereux» dans l'alimentation des deux bébés décédés dans la nuit de lundi à mardi. Le troisième décès, survenu jeudi et «attendu par les médecins», ne serait ni suspect ni lié à une contamination.

Contamination. Au service réanimation de l'antenne pédiatrie, doté de douze couveuses stériles dédiées aux grands prématurés, chacun de ces nourrissons fragiles est nourri par injection grâce à un mélange spécifique préparé sur mesure par le service. Nés parfois à 25 semaines de grossesse (moins de six mois), «récusés dans certains services» selon le directeur de l'hôpital, ils pèsent entre 500 g et 2 kg, et ont des probabilités de survie qui oscillent entre 30 et 60%.

L'enquête retient une «suspicion de contamination par nutrition parentérale», c'est-à-dire ingérée par perfusion. Les décès sont intervenus après un «choc septique, donc d'une infection dont le germe a été identifié», déclare Michel Cruz, procureur adjoint. Il souligne qu'aucune infraction pénale ne serait «a priori» recherchée. L'action judiciaire a été sollicitée par la directi