Selon les psychiatres Jean Martel et Michel Dubec, qui ont expertisé
Mamadou Traoré, ses agressions répétées répondent à «un déchaînement pulsionnel archaïque si disproportionné par rapport à leur mobile originel (vol ou désir érotique) qu'elles évoquent le déclenchement d'une fureur destructrice». Suivie en général «de comportements insolites, seulement ébauchés, à connotation sexuelle (dénudation partielle et caresse des corps)» où Mamadou Traoré semble «apaisé devant le corps de sa victime inanimée». Il ne supporte pas le «décalage entre l'image qu'il se fait de lui-même et la réalité», et «réagit alors par la transgression sans frein». Les médecins parlent de «psychopathe pervers», notent son «déséquilibre», mais «pas d'anomalie mentale ou psychiatrique». Mamadou Traoré est accessible à la sanction pénale, avec un «discernement altéré par un trouble psychique» au moment des faits. Le «recours à la pensée animiste», sur un fond culturel indéniable puisque ce garçon né au Sénégal a été imprégné de rites vaudous, permet à Mamadou Traoré de supporter ses actes et «d'en parler», alors que les serial killer n'y parviennent pas: «Son interprétation des faits lui permet de les reconnaître, mais de s'éloigner de leurs qualités archaïques et pulsionnelles. Alors qu'il en a été l'auteur et pas totalement le maître, il veut aujourd'hui en être le maître et plus du tout l'auteur.» Avec un moteur de l'action le grigri maléfique extérieur à lui, l'accusé «reproduit ainsi l'effet d'u