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Libération

Les délires mystiques de Mamadou Traoré. Hier, la cour d'assises est revenue sur les faits, que l'accusé a refusé d'évoquer.

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publié le 9 février 2000 à 22h21

«C'est l'enfer actuellement pour moi, je suis en prison depuis trois

ans, j'ai six victimes dont deux décédées. Je ne suis pas fou et timbré, mais intelligent et cultivé. C'est à cause du travail de mon père avec un marabout sur mon passé, d'un grigri qui m'a fait ressombrer dans la délinquance, alors que j'avais une carrière dans le football. Alors, s'il tombe sur une femme, le colosse qui est là, imaginez comment je peux lui faire mal.» Mamadou Traoré, 26 ans, longiligne à l'apparence pas si puissante, a inversé les rôles hier à la cour d'assises de Paris face à sa première victime, Danielle B., 42 ans, amnésique «par chance» ­ selon elle ­ de l'agression. Il a refusé de lui restituer sa mémoire des faits parce que «c'est immoral»: «Elle marche dans la rue, elle vit sa vie, elle va, elle vient et l'homme l'agresse, c'est pas normal. Les coups, ils partent.» C'est son «poing gauche qui est trop lourd», il pratique «la boxe thaï, anglaise et française».

Aveux. L'accusé refuse d'en dire plus et le président Yves Corneloup lit ses PV d'aveux: ce 22 avril 1996, à 2 heures du matin, Mamadou Traoré revient du Queen Bee, un Karaoké du XIIIe. Il croise Danielle B., jolie femme au teint mat, juchée sur des talons hauts, «pense à voler son sac» et la frappe au visage. Elle tombe sur le trottoir, il l'a traîné dans un hall d'immeuble, il a «arraché son collant et soulevé son haut» pour voir son soutien-gorge noir, et sa minijupe blanche pour voir sa culotte. Il est dérangé par «du brui