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Libération

Mont-Blanc: cyanure mortel dans le tunnel. Les décès sont dus à la combustion du polyuréthanne d'un camion frigorifique.

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publié le 9 février 2000 à 22h20

C'est un poison mortel qui, en quelques secondes, a tué les

occupants des véhicules engagés, dans le tunnel du Mont-Blanc le 24 mars 1999, derrière un camion frigorifique belge. La mousse de polyuréthanne, matière qui entrait dans la composition des parois de sa remorque, est à l'origine de l'asphyxie. Au-delà de 180°, ce produit se transforme en acide cyanurique et se propage en épaisse fumée noire. Ces conclusions viennent d'être rendues par le groupe de réflexion sur les incendies, dépendant de la direction nationale de la Sécurité civile. Claude Delalande, commandant détaché des sapeurs-pompiers de Paris, a participé à ces travaux. «Il y avait près de 13 m3 de mousse dans les parois de la partie réfrigérée. Le feu a pris sur le tracteur et a touché rapidement le groupe frigo situé à l'avant de la remorque. Le polyuréthanne de 60 mm d'épaisseur, pris en sandwich entre deux couches de plastique tout autour de la remorque, s'est rapidement échauffé. Puis, il y a eu un effet de "flash-over (combustion instantanée proche de l'explosion, ndlr) et l'acide s'est répandu en quelques secondes, tuant toutes les personnes qui se trouvaient derrière le camion belge.» Piste. Longtemps, les experts se sont penchés sur le mystère des fumées nocives qui ont envahi le tunnel, certains allant jusqu'à affirmer qu'elles provenaient du chargement de la remorque, composé d'huile et de margarine. C'est un feu plus ancien qui a mis le groupe de réflexion sur la piste du polyuréthanne. Le 24 avr