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Libération

Carte scolaire: l'arithmétique d'Allègre ne convainc pas. La grogne touche même les académies les mieux pourvues.

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publié le 12 février 2000 à 22h13

Samedi, dans les rues de Nîmes, des milliers d'enseignants et de

parents d'élèves du Gard ont l'intention de manifester «pour une école publique de qualité». Ostensiblement soutenus par les élus locaux, ils diront tout le mal qu'ils pensent de la nouvelle carte scolaire, dévoilée jeudi par Allègre.

Pourtant, sur le papier, l'académie de Montpellier compte apparemment parmi les régions bénéficiaires des arbitrages ministériels. A la rentrée 2000, les écoles primaires recevront le renfort de 78 enseignants supplémentaires. Il s'agit de la deuxième dotation académique, derrière Créteil (310 postes) et devant Nice (68 postes). Pour ne pas bousculer le gel de l'emploi public, Allègre ne pouvait libérer ces postes que par redéploiement. Pour habiller Créteil, Montpellier et Nice, il a fallu déshabiller Lille (-160 postes), Nancy (-119), Rouen (-90) ou encore Besançon, où près de 2 000 personnes manifestaient jeudi contre les suppressions de postes et les fermetures de classes. Le plus souvent, le ministère justifie les redéploiements par les variations démographiques. L'académie d'Amiens a perdu 2 500 élèves tandis que Nice en gagnait presque autant. Dans certains cas, une dotation positive ou négative masque d'importantes disparités entre les départements. Ainsi, l'académie de Rennes affiche un solde positif parce que l'un de ses quatre départements, l'Ille-et-Vilaine, gagne plus de 700 élèves et bénéficie de 57 postes supplémentaires. Dans le même temps, le Finistère perdrait env