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Libération

Avis de tempête chez les préfets maritimes. Ces amiraux pourraient faire place à un corps de garde-côtes.

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publié le 14 février 2000 à 22h16

La Marine nationale craint de faire les frais du naufrage de l'Erika. Les postes de préfets maritimes, confiés traditionnellement à des amiraux, pourraient lui échapper et la création d'un corps de «garde-côtes» se traduirait pour la Marine par l'abandon de ses missions de service public. «Ces sujets sont effectivement abordés, mais les réflexions ne sont pas abouties. Ce n'est pas prioritaire», assure Olivier de Diesbach, chef de cabinet au secrétariat général de la Mer, chargé à Matignon de coordonner ces dossiers. Rue Royale, les amiraux sont nettement plus inquiets. D'autant que le bilan du préfet maritime de Brest, l'amiral Yves Naquet-Radiguet, n'est pas des plus brillants, notamment en terme de communication. Fragilisé, cet officier pourrait servir de fusible. «Après les ratages de Dominique Voynet, on ferait payer le lampiste», s'insurge un marin.

L'action de l'Etat en mer est un bel exemple d'imbroglio administratif. Au moins trois ministères sont directement impliqués: la Défense avec la Marine et la Gendarmerie, les Finances par l'intermédiaire des Dou-anes, et les Transports grâce aux Affaires maritimes. Pour tenter de mettre un peu d'ordre dans ce maquis, l'ensemble est coordonné par les préfets maritimes. Ces amiraux dépendent du Premier ministre et non de leur état-major ou du ministère de la Défense. Ils sont trois, un par grande façade maritime: à Cherbourg (Manche), à Brest (Finistère) et à Toulon (Var). Leur fonction remonte au XIVe siècle et a été définit