Toulouse, de notre correspondant.
Le juge toulousain en a pouffé de rire à l'audience. Non seulement la procédure était abracadabrante, mais les actes qui lui étaient soumis étaient signés par délégation de l'ex-préfet Bernard Bonnet. Le juge a vite remis en liberté les vingt ressortissants roumains que la préfecture des Pyrénées-Orientales lui demandait samedi de maintenir en rétention.
Carpathes. Un bébé de 2 mois ne passera donc pas un jour de plus dans le centre toulousain de rétention où les clandestins sont enfermés avant leur expulsion. En situation présumée irrégulière, il a été arrêté à la frontière espagnole dans la nuit de jeudi avec sept autres mineurs, huit hommes et quatre femmes. Avant de pouvoir réexpédier tout ce petit monde vers les Carpathes, l'actuel préfet des Pyrénées-Orientales devait obtenir d'un juge une prolongation du maintien en rétention. Mais cela n'a pas pu se faire à Perpignan, le centre de rétention étant plein. C'est donc vers Toulouse que les Roumains ont été transférés et c'est ainsi que le juge toulousain a été saisi. «Première faute, soulève Me Christian Etelin. La compétence d'un préfet s'arrête aux limites de son département.» Deuxième «faute», selon l'avocat: le protocole numéro 4 de la Convention européenne des droits de l'homme «interdit» l'expulsion de mineurs. Enfin, le fonctionnaire perpignanais, qui a engagé la procédure, est arrivé avec une délégation de signature qui n'avait pas été renouvelée depuis les avanies judiciaires, p