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Libération

Un accueil plus humain des victimes d'agression.Une unité pilote a été créée à l'hôpital de Bordeaux.

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publié le 14 février 2000 à 22h16

«J'étais paniquée, désorientée, choquée. Etre accueillie par

quelqu'un, raconter ce qui est arrivé, cela soulage», se souvient Laurence (1), l'une des premières patientes du Centre d'accueil d'urgence des victimes d'agression (Cauva), unité pilote créée au Centre hospitalier de Bordeaux. Elle venait de se faire tabasser par un proche, elle voulait faire soigner ses ecchymoses. Sans le Cauva, elle aurait dû subir l'habituel calvaire des victimes, ballottées entre les urgences pour les premiers soins, le commissariat du quartier, qui reçoit la plainte de plus ou moins bonne grâce, et qui renvoit vers l'hôpital pour les constatations d'un médecin légiste. «Un parcours inhumain pour quelqu'un en état de choc», souligne le Dr Sophie Gromb, initiatrice du Cauva. Jusqu'ici, les victimes de viols, d'agressions ou d'accidents de la route n'avaient pas vraiment le choix: l'hôpital s'intéresse peu aux états d'âmes de ses patients.

Humaniser. Dans son malheur, Laurence a eu de la chance: les urgences ont averti le Cauva. Une psychologue est venue la chercher pour la conduire au bout du couloir, dans les locaux fraîchement repeints de l'unité pilote inaugurée en décembre dernier. Il a fallu des mois de négociations entre l'hôpital, la justice, la police et la gendarmerie pour mettre en place ce projet, inspiré de la volonté ministérielle d'humaniser les procédures. Même si leur simplification complique le travail des fonctionnaires.

Laurence a parlé. On l'a écoutée et réconfortée. Le Cauva