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Libération

La sonde Near caresse Eros. Première mise en orbite autour d'un astéroïde.

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publié le 15 février 2000 à 22h14

Dans le froid de l'espace, les rendez-vous galants se font en

douceur. Adage cosmique mis en oeuvre hier par la sonde Near (Near Earth Asteroid Rendez-vous), lancée le 17 février 1996, que la Nasa a enfin réussi à mettre en orbite autour d'Eros. Une première spatiale puisque jamais les astronavigateurs terriens n'étaient jusqu'alors parvenus à stabiliser un engin artificiel autour d'un aussi petit corps céleste.

Instable. Eros est en effet un astéroïde de taille assez minable ­ 33 kilomètres de long et 13 km de diamètre ­ dont la force d'attraction gravitationnelle est si faible que la course de Near autour de son rencard sera très instable. «Nos manoeuvres devront être parfaites pour éviter de nous écraser dessus», a prévenu Robert Farquhar, de la Nasa. Avant-hier, Near a ainsi rattrapé Eros, à 256 millions de kilomètres de la Terre, avec une vitesse relative inférieure à 30 km/h. Puis, le galant robot a entamé un ballet spatial époustouflant pour approcher la belle. Durant six mois, l'espion doit emprunter différentes orbites, descendant de 200 km à 50 km seulement de la surface de l'astéroïde, afin de le mater de près. Puis, en janvier 2001, il utilisera ses dernières ressources en carburant pour frôler Eros à 1 kilomètre. Presque une caresse" à moins que les astropilotes ne ratent leur coup et que l'affaire se termine plus violemment.

Dévastateur. Si Eros mérite tant d'attention, c'est que, depuis sa découverte en 1898, il symbolise ces terribles «géocroiseurs», les astér