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Le même rythme que les astronautes. Plus d'un million de données informatiques recueillies.

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publié le 15 février 2000 à 22h14

En deux mois, il a oublié une semaine. Il a fêté le passage à l'an

2000 le 4 janvier. Sans s'en rendre compte, il a «fait» une journée de plus de 30 heures non-stop. Pour la troisième fois en 40 ans, le spéléologue Michel Siffre est resté plus de deux mois sous terre, sans aucun repère temporel, afin d'étudier «l'action du vieillissement sur le rythme biologique». La première expérience s'était déroulée en 1962 dans un glacier des Alpes, à 110 mètres de profondeur, où il était resté 63 jours. Dix ans plus tard, il avait vécu 205 jours dans une grotte au Texas. Et à chaque fois, il a constaté que «l'horloge interne de l'être humain» avançait moins vite dans un total isolement. En 1962, il avait quitté le glacier le 17 septembre et pensait être le 20 août.

Joseph Degioanni, médecin à la Nasa entre 1975 et 1997, spécialiste de la médecine d'urgence continue à suivre Michel Siffre. Son séjour dans la grotte du Texas avait permis de définir un modèle pour la balance métabolique et calorique des astronautes: «On a raffiné leur nourriture. La chronobiologie est importante pour les programmes spatiaux, les astronautes ont un rythme différent et on a besoin de les maintenir en état de performance maximum. On se sert du rythme naturel. Elle est également utilisée par la médecine, ainsi dans le traitement des cancers, sur certains individus, le traitement donné à certaines heures sera beaucoup plus efficace.»

Plus d'un million de données informatiques ont été recueillies dans le laborato