C'était un show, comme à la télé. Sur fond de stalactites baignant
dans une lumière orangée, la grande famille de la spéléologie, les habitants de Péret, son village, des scientifiques et beaucoup de caméra, attendaient Michel Siffre dans la «salle à manger», l'une des plus belles salles de la grotte de Clamouse, logée au bout d'une galerie de six cents mètres. Soudain, le silence. Avec quelques minutes de retard sur l'horaire prévu, le spéléologue, combinaison bleue maculée de boue, barbe blanche et casque de spéléo vissé sur la tête sort vers 15 heures d'une des galeries surplombant la salle, les bras levés vers son public.
Sans repères. Après 70 jours passés au fin fond d'une des pièces de la grotte, sans repère de temps et sans eau courante, l'homme des «expériences hors du temps» ressemble à un homme des cavernes. Il est accueilli en héros, sous les vivats. Sa voix se perd dans la grotte pour remercier «tous les anonymes qui ont rendu possible cette expérience». La troisième du genre. Les amis l'interpellent: «As-tu fini le magret?» «Dis Michel, tu nous reconnais?» Une guide spéléo est venue de Grenoble pour l'accueillir à sa sortie. «A la grotte de La Balme, nous travaillons avec ses rapports de plongée», explique-t-elle.
Les journalistes tentent de lui arracher quelques mots sur ses «premières impressions». Lui continue à distribuer ses remerciements. A Thomson-CSF qui a prêté des ordinateurs capables de résister à une atmosphère empreinte de 97% d'humidité et sans lesqu