Plus de vingt ans après la mort de Jacques Mesrine, mitraillé par la
police antigang, la chambre d'accusation de la Cour d'appel de Paris va se pencher sur le dossier du célèbre truand. Côté police, l'affaire est finie depuis le vendredi 2 novembre 1979, 15 heures, quand Jacques Mesrine a été abattu, porte de Clignancourt, à Paris par les hommes du commissaire Broussard. Côté justice, en revanche, l'affaire ne cesse de hanter les couloirs du Palais. Le dernier acte en date a eu lieu jeudi matin, à huis clos, devant la première chambre d'accusation. Les magistrats ont examiné un dossier mince, aux PV pâlis par le temps, mais coriace. (Libération du 2 novembre 1999).
L'ex-avocate de Mesrine, Martine Malinbaum, qui représente aujourd'hui les intérêts de la fille du truand, Sabrina, avait déposé plainte contre X, pour «assassinat», avec constitution de partie civile, dix jours après la mort de son client. Elle voulait, et elle veut toujours, savoir si la police avait «fait son travail» selon l'expression utilisée à l'époque par les policiers dans le cadre de la loi. Les circonstances de la mort de Mesrine, tombé dans un guet-apens, n'ont jamais été éclaircies, sinon explicitées, par des actes de justice: il n'y a pas eu d'autopsie du corps, ni d'expertise balistique de la BMW que conduisait le truand, ni d'interrogatoire des policiers qui ont tiré.
En fait, l'affaire n'a jamais été véritablement instruite, malgré la désignation successive de sept juges d'instruction. Dont, la d