Difficile de ne pas s'engluer dans le fioul visqueux de l'Erika,
conséquence de la dérégulation qui régit le transport maritime mondial. Lionel Jospin s'est essayé hier à ce délicat exercice, concernant le volet international de la lutte anti-marée noire. Au niveau national, les décisions gouvernementales seront prises le 28 février à Nantes. Pas question de donner l'impression de ne rien faire, alors qu'un nouveau suintement était observé hier au-dessus de l'épave.
Le Premier ministre a donc rendu public un catalogue de voeux que la France compte «soumettre» à ses partenaires européens, à l'Organisation maritime internationale (OMI) et au Fipol (Fonds international d'indemnisation des pollutions par hydrocarbures). Par exemple, pour éviter que des navires-poubelle ne croisent au large des côtes européennes, le gouvernement souhaite mettre en place un «dispositif de signalement». Mais la France devra «demander l'accord de l'OMI» pour imposer à tout bateau de se signaler.
Impuissance. Ce faisant, Lionel Jospin a surtout fait l'inventaire de l'impuissance d'un Etat comme la France à imposer des règles dans le domaine du commerce maritime. «Plus de vingt ans après la catastrophe de l'Amoco-Cadiz, la réglementation adoptée, les contrôles dans les ports, la surveillance des navires en mer ont montré leur insuffisance. L'explosion du trafic, les dangers d'un système qui, par sa recherche du profit, conduit certains à négliger la sécurité appellent des réponses internationales, glob