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Libération

Prison: les libérations conditionnelles en panne. La commission Farge prône un allègement des conditions d'octroi, pour favoriser la réinsertion après la détention.

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publié le 18 février 2000 à 22h44

De commission en réflexion, ça fait plus de quinze ans que les

libérations conditionnelles sont en baisse. Et que les spécialistes militent pour leur refonte. «Pourtant, aucune réforme d'ampleur n'est intervenue.» C'est l'une des premières conclusions du rapport remis hier à la ministre de la Justice. Elisabeth Guigou l'avait commandé en septembre à une commission présidée par Daniel Farge, conseiller à la Cour de cassation (1). La ministre de la Justice l'avait chargée de réfléchir à l'aménagement des peines, et plus particulièrement au régime des libérations conditionnelles. Il s'agit, en fait, de répondre à une question capitale: comment préparer le détenu à son retour à la vie normale, avec des risques de récidive réduits au minimum? Les recommandations de la commission Farge avaient été dévoilées par Libération le 27 janvier. Chiffres à l'appui, les auteurs du rapport démontrent que le nombre des libérations conditionnelles s'est réduit comme une peau de chagrin au fil des ans, au point de quasiment tomber en désuétude. Malgré les preuves de son efficacité: le taux de récidive est deux fois moins élevé chez les détenus en ayant bénéficié que chez ceux qui sont sortis en fin de peine. Les membres de la commission ont auditionné des surveillants, des directeurs de prison et des juges d'application des peines, constatant leur «désarroi». «Désespoir, incompréhension, désillusion sont des termes souvent employés», indiquent-ils. De refus en rejets non motivés, les prisonnie