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Libération

Suicide d'un détenu au mitard de Nantes. La famille de Zamani Derni, 25 ans, ne croit pas à la version de l'administration pénitentiaire.

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publié le 18 février 2000 à 22h44

Nantes, correspondance.

Il avait 25 ans, purgeait une peine de deux mois et devait sortir le 6 mars. Zamani Derni est mort mardi 8 février à la maison d'arrêt de Nantes dans des circonstances que ses proches estiment très suspectes. D'autant que l'administration pénitentiaire puis la justice leur ont livré plusieurs versions des faits. Et que, par la froideur de leurs explications expéditives, les autorités ont avivé les doutes de la famille. «Un premier coup de fil, très bref, d'un adjoint du directeur de la maison d'arrêt m'a expliqué que mon frère Zamani s'était suicidé et qu'un gardien l'avait découvert pendu par son drap au mitard. Personne ne s'est déplacé, ça n'a pas été dit comme ça devrait, souligne la soeur, Rabrah Derni, lors d'une conférence de presse à la porte de la prison. On nous a ensuite dit qu'il s'était cogné contre le mur, puis lors d'une bagarre avec des codétenus pendant la promenade"» Frère de la victime, Abdelmajid apprend des détails par bribes: «L'inspecteur de police qui m'a remis le permis d'inhumer m'a dit que Zamani respirait encore quand le surveillant l'a décroché, qu'on a essayé de le réanimer. On ne peut pas se contenter de la version, ou des versions pénitentiaires.»

Film du corps. La famille s'indigne de n'avoir pu se recueillir auprès du corps que 72 heures après la mort. Le médecin légiste était absent de Nantes, il n'a pu pratiquer l'autopsie que 48 heures après le décès, explique le parquet. Des proches du défunt ont fait des photos et