Ce sont deux tueurs que la justice française ne cherche plus à
identifier. Le 29 mars 1988, Dulcie September, représentante de l'African National Congress (ANC) à Paris, était abattue de cinq balles dans la tête, au moment où elle ouvrait la porte de son bureau, au quatrième étage d'un immeuble de la rue des Petites écuries (Xe arrondissement). Elle tenait son courrier à la main, venait de mettre la clef dans la serrure. Il était 9 h 45. Les tueurs avaient utilisé un silencieux. Un voisin, unique témoin, les a aperçus, dévalant les escaliers. Ils étaient de «type européen». Ils ont disparu dans la nature. L'enquête a duré quatre ans. Elle a visé d'anciens mercenaires, membres de la garde présidentielle (GP) des Comores dirigée par Bob Denard, mais sans succès. Le dossier a été refermé sur un non-lieu, le 17 juillet 1992.
On pouvait croire l'action publique définitivement éteinte, mais c'était compter sans l'élection de Nelson Mandela, en 1994, et les travaux de la Commission Vérité et Réconciliation, en 1996.
Bras droit de Bob Denard. Extrait de sa cellule pour comparaître devant cette commission en avril 1998, le colonel Eugène de Kock a déclaré que l'assassinat de September était une opération du bureau de coopération civile (CCB) de l'armée sud-africaine, coordonnée par le commandant Dawid Fourrie. Eugène de Kock, ancien chef de la Vlakplaas unité C10 de la police secrète est considéré comme le chef des anciens escadrons de la mort sud-africains. En 1996, il été condam