C'est l'ébullition dans les commissariats. Depuis que les députés se
sont prononcés pour un enregistrement sonore de gardes à vue, le 10 février. La disposition a été introduite via un amendement au projet de loi sur la présomption d'innocence. Les syndicats de police qui regrettent de n'avoir pas été consultés par la commission des lois, ont été pris de court. Depuis, ils multiplient les lettres ouvertes au ministre de l'Intérieur, courriers et demandes d'audiences aux députés et sénateurs" Ils y disent tout le mal qu'ils pensent de cette mesure, dont l'objectif affiché est de lever les soupçons sur les conditions de garde à vue (interrogatoires musclés, aveux extorqués").
Cet enregistrement sous-entend qu'il se passe des choses inavouables durant les gardes à vue, s'énervent les syndicats. «Ces soupçons sont infondés: aucun policier ne prendra le risque de mettre en danger sa carrière en utilisant la violence en garde à vue» affirme Jean-Paul Nury, secrétaire national du syndicat d'officiers Synergie. «S'il s'agit de surveiller le travail des policiers, il faut aller jusqu'au bout et les filmer. Que se passera-t-il si un mis en cause se met à crier sans qu'on le touche?», interroge Jean-Michel Toullec, secrétaire général adjoint du syndicat national des officiers de police (SNOP).
Autre question: ces bandes pourront-elles être utilisées comme des pièces de procédures, susceptibles d'empêcher un suspect de se rétracter? On introduirait alors de l'oral dans une procédure jusqu'